des prix pour Cloaca et Geostationary Banana over Texas

il est très intéressant de voir un groupe de pression représentant les «contribuables canadiens» se mêler de décisions esthétiques. voici un extrait du communiqué de presse lancé hier par le Canadian Taxpayers Federation. en passant, je ne suis pas membre de cette fédération, donc elle ne peut pas parler en mon nom.

The 2009 Teddy winners are:
Federal Award Winner:

“And the federal Teddy goes to the Canada Council for the Arts for ‘Best Achievement in Special Effects with Taxpayer Dollars.’  The federally funded agency spent $15,000 last year to help bring a Belgian art exhibit to Quebec that produces a poop-like substance when fed with food.  It also spent $40,000 on a project that seeks to fly a giant inflatable banana over the state of Texas.  The Canada Council literally knows how to make an art out of waste,” said Gaudet.

les œuvres en questions: Cloaca de Wyn Delvoye et Geostationary Banana over Texas de César Saèz. il semble difficle de les nommer dans les communiqués de presse…

le communiqué de la «Fédération canadienne des contribuables (FCC)» se poursuit avec des commentaires sur les Jeux Olympiques de Vancouver qui coûtent des centaines de millions de dollars ainsi que sur les centaines de millions de dollars dépensés par le gouvernement canadien sur les trois grosses compagnies automobiles étatsuniennes.

le dilemne ici est double ou même triple: 1• comparer des dépenses qui fluctuent dans les milliers de dollars avec celles plus astronomiques qui se comptabilisent par centaines de millions de dollars; 2• porter un jugement esthétique via une valeur monétaire. une œuvre d’art qui coûte cher est-elle moins méritante qu’une œuvre qui coûte moins cher? que dire alors des toiles de Vincent van Gogh qui se vendent à plus de 40 millions de dollars? avez-vous déjà remarqué que ce sont rarement les artistes eux-mêmes qui empochent ces millions de dollars? et 3• peut-on critiquer la valeur d’une œuvre d’art sans l’avoir vue?

claoca présenté à la galerie de l'uqam
Jean-Pierre devant Cloaca no 5 à la galerie de l'UQAM. photo Samuel Daigle

«The Canada Council literally knows how to make an art out of waste,” said Gaudet.» je me dois de corriger monsieur Gaudet: le Conseil des arts du Canada ne fait pas de l’art, il en finance la création et la diffusion. un détail.

un second détail: plusieurs artistes récupèrent des matériaux pour leurs créations, d’autres utilisent même des déchets. par exemple: Mierle Laderman Ukeles qui depuis les années 60 s’intéresse aux déchets que produit l’être humain. quelques articles sur son travail: Touch Sanitation de Robert C. Morgan et Ecological Restoration de Don Krug. certains artistes veulent travailler avec leur environnement, qu’il soit rural ou urbain, qu’il soit un dépotoire ou une forêt. pour plus de renseignements à ce sujet, l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) diffuse sur son site internet deux rapports en pdf sur l’art et l’écologie: Rapport du laboratoire d’idées sur l’art en écologie, avril 2006 et Rapport de recherche sur la pratique et la collaboration en art éco. comme quoi tout ne se passe pas en vase clos…